Pour nous, les Barjos du Tango, cette exhibition printanière est toujours l’occasion d’un phénomène étonnant. Et cette année, ça a été vraiment phénoménal. Mus par Daniel et Brigitte qui y croient dur comme fer et donnent tous leurs neurones pour imaginer une trame et des numéros, prenez des tangueros peu motivés (à part quelques-uns qui se bougent plus et plus tôt). Imaginez que notre « kiosque » doit avoir lieu le 17 juin et que mi-mai rien ou presque n’a été travaillé. On ne sait pas au juste qui va participer, encore moins qui fait quoi. On n’a donc pas répété la moindre ébauche de ce « spectacle ». Il nous reste quelques vendredis soirs de pratique pour faire tout ça. Autant dire qu’on court à la cata…

Fi donc ! C’est sans compter sur notre Daniel qui, tant bien que mal, se démène pour rassembler ses troupes et les mettre au travail. L’avant-veille du 17, dernière séance de préparation (je ne dis pas « répétition » car cela supposerait qu’on répète des choses déjà vues…). C’est la première fois qu’on fait un semblant de filage en interprétant un résumé de chaque tableau sur chaque morceau de musique. Aie ! que cela reste approximatif !... Saint Tango, prie pour nous et sauve-nous car nous avons beaucoup péché, surtout par paresse…

Et puis aussi, il nous faudrait un petit miracle, n’est-ce pas, comme les années précédentes. Quand du plus profond de notre manque de préparation et de notre amateurisme, nous avons extrait, le grand jour venu, tout ce que nous avions de bonne humeur, de bonne volonté, de créativité vestimentaire et décorative, et que par magie s’est déroulé le fil fluide et joyeux de notre spectacle.

Surtout que cette année, on a eu un os de taille : à une heure du début du spectacle, nous arrivons sur place et oh surprise ! Le plancher n’est pas monté, la sono pas installée, les dizaines de chaises pour le public pas dépliées… Un employé de la ville, un seul, est là qui commence à décharger le matériel. Castagnette ! Euh, qu’à cela ne tienne ! Nous nous faisons ouvriers avant de poser les accessoires du décor et de revêtir enfin nos atours.

A l’heure dite, les danses, les chansons, les petits sketches se sont suivis, parfois tendrement foutraques, entre panne de micro et retard d’entrée en scène, entre démarrage de la mauvaise musique et costume introuvable. Détails minuscules, souvent perçus de nous seuls. Nous, au final heureux et souriants. Quelle rigolade !

Merci Saint Tango, d’avoir cru en nous cette année encore, car nous, à présent nous croyons encore plus en Toi, nous les quelques fidèles du kiosque 2012, le plus improbable à 16 heures, l’un des plus réussis à 18 heures.

Même le soleil est venu participer, et cette année dans notre beau pays sarthois, c’était juste du pur luxe !